Contexte/Problématique
De nombreuses initiatives et actions ont vu le jour afin de répondre au plus près au besoin du consommateur, de démocratiser la consommation de fruits et légumes frais, chez l’enfant avec une forte sensibilisation des parents et des collectivités mais aussi d’apporter des repères concrets pour favoriser une consommation de produits.
L’essentiel est de mettre en adéquation les propositions commerciales de fruits et légumes de première gamme et/ou les concepts de services, par rapport à un « acheteur – mangeur ». Pour ce faire une recherche de segmentation de son besoin sera faite pour lui donner plus de satisfaction, plus de liberté et plus de plaisir. Dans cette optique s’inscrit la volonté d’apporter un vrai service au consommateur lors de son achat en magasin sur la notion de « mûr à point », tout particulièrement sur les fruits.
En ce qui concerne la production des fruits plusieurs périodes sont à prendre en compte. Avant la maturation nous distinguons la croissance du fruit, et après la maturation il y a la sénescence (pourriture). Un fruit est considéré mûr quand il a atteint tout son développement et qu’il se détache naturellement du végétal, ou libère ses graines.
Les fruits se classent en deux catégories selon que la maturation se fasse exclusivement sur le plant ou pas. Nous pouvons distinguer :
- Les fruits non climactériques dont la maturation s’opère sur le plant et qui doivent donc être cueilli à point (cerise, la framboise, la fraise, ananas, les agrumes, le raisin…).
- Les fruits climactériques, où la maturation peut ou doit encore se faire en dehors de l’arbre (pêche, pomme, poire, banane, tomate, melon, avocat,…).
Le degré de maturation excessive ou de mûrissement excessif est l’étape qui suit la maturité commerciale ; à ce stade, généralement, le consommateur n’est plus intéressé, surtout parce que le fruit ramollit, perd son goût et sa saveur caractéristique. Toutefois, le fruit est alors dans les meilleures conditions pour être préparé en confiture ou en sauce.
Public/Cible
Le projet est à l’initiative et porté par Interfel en 2015 en collaboration avec le CTIFL.
L’outil « réglette de maturité » cible les consommateurs et les professionnels, étant donné la notion de « mûr à point » difficile à appréhender.
Objectif poursuivi
Les objectifs sont de tester sur un lieu d’achat l’outil « réglette de maturité » qui aiderait le consommateur à apprendre comment choisir le produit selon le jour de consommation souhaité. Il est question d’apporter, via cet outil, une information « rassurante, technique et objective » sur la maturité du produit, également sur la notion d’affinage « à domicile ».
Descriptif du projet
L’enjeu primordial est l’éducation du consommateur de façon pédagogue pour lui transmettre une information claire et simple qu’il pourra intégrer facilement et ne pas perdre lorsqu’il rentrera chez lui.
En ce sens, il a été pensé la possibilité de mettre sur le point de vente un rouleau de stickers où sera indiqué le jour de maturité optimal pour le produit choisi. Par le fait, la possibilité pour le consommateur de le coller sur son contenant ou directement sur le produit afin que l’information ne soit pas perdue une fois arrivé chez lui.
Le détail de la prestation est à adapter suivant les recommandations des prestataires candidats pour atteindre les objectifs et répondre à plusieurs questions. Le projet avait été pensé et découpé selon 2 volets : l’état des lieux de l’existant et la phase de terrain.
1. Etat des lieux de l’existant
Plusieurs questions cernent le premier volet du projet :
Pouvons-nous dégager des tendances sur les innovations de concepts et de service des filières fruits et légumes en France et/ou en Europe ? Quelles innovations, en termes de moyens mis en place, ont été réalisées pour indiquer la maturité ? Comment innove la filière fruits et légumes actuellement ?
En amont, (en interne chez Interfel) il était envisagé la mise en place d’une veille sur la maturité, accompagnée des travaux déjà réalisés par le CTIFL. Il était aussi prévu la réalisation d’entretiens de professionnels.
2. Phase de terrain
Deux possibilités étaient proposées pour mener le second volet du projet :
La première perspective convenait de choisir un point de vente, puis réaliser une observation de terrain accompagnée de questionnaires auprès des consommateurs. Pour ce faire, l’organisation était à charge du chef de rayon, cette perspective s’inscrit dans l’intérêt des
c onsommateurs.
En parallèle, il était pertinent de s’entretenir avec quelques professionnels comme les expéditeurs ou les grossistes pour avoir leur expertise sur le sujet.
La seconde perspective voulait faire appel à un expéditeur/grossiste et lui demander de mettre la réglette lors du conditionnement des produits. Cette possibilité exempte le chef de rayon de toute organisation, il s’agissait de mettre la réglette ou autres sources d’informations en fonction du conditionnement.
3. Résultats envisagés et livrables
Les travaux auraient abouti à la création d’un support opérationnel. Un support qui pourra être utilisé par la filière et ses professionnels dans différentes situations où ils sont amenés à communiquer ou transmettre de l’information.
Les livrables à fournir par le prestataire selon le cahier des charges rédigé sont les suivants :
- Les documents de conception et de préparation à la conception de l’outil
- La remise de la retranscription d’entretiens éventuels et l’autorisation d’images et/ou autres
- Le rapport complet de l’ensemble du projet avec le détail des différentes étapes de réalisation
- Le ou les prototype(s) de « réglette de maturité »
- Une présentation PPT présentant l’ensemble du projet mis en place
- Deux restitutions orales du pilote : une à un large public et une à un public restreint d’Interfel
Le budget total était de 10 000€ HT, comprenant les frais de recherches, restitution, livrables et les frais occasionnés lors de la mise en place de réunions (focus groupe, interviews, présentation etc.), dont 5 000 € de subventions demandées à FranceAgriMer.
Observation
Il était attendu du prestataire qu’il soit force de proposition sur l’offre de cette prestation tant sur la pertinence de la méthodologie, que sur les supports choisis pour le rendu du pilote. Ce pilote a été abandonné après la rédaction du cahier des charges.
Pour aller plus loin
Il y a quatre ans, le groupe néo-zélandais spécialisé dans la commercialisation et la distribution de produits frais Freshmax Group a eu l’idée, d’apposer sur le produit, ici un avocat, un autocollant-nuancier indiquant le stade de maturité de l’avocat en fonction de sa couleur : « pas mûr », « ferme » et « bien mûr ».
Lors du salon Macfrut 2019 à Rimini en Italie, l’entreprise Ilip, spécialisée dans la fabrication d’emballage, a proposé un emballage fournissant les informations en temps réel sur la maturité du fruit. La solution SmartRipe repose sur une étiquette RFID très sensible et sélective intégrée dans l’emballage. Elle va détecter les variations de paramètres en lien avec l’état du produit : l’acidité, la teneur en eau, en sucre… Toutes les informations sont ensuite transférées à un terminal programmable pour restituer l’information désirée telle que l’indication de maturité, des conseils de préparation ou encore le moment de consommation.
